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/2017
La reprise de "la planète des singes" m'avait laissé complètement froid en 2001 malgré la présence de Tim Burton à la réalisation. La trilogie amorcée par Rupert Wyatt dix ans plus tard, continuée par Matt Reeves en 2014 et achevée par ce dernier cet été proposait "autre chose" et avait le bon goût de gagner en intensité entre le premier et le second épisode.
Ce troisième morceau annonce clairement la couleur : il faut départager les singes et les hommes et ça va faire du bruit. Je ne sais pas ce que donnera la vision de ce film sur une petite télévision mais dans la plus grande salle du cinéma, avec le son qui englobe bien le spectateur, les sièges ont parfois vibré !
La première partie du film est assez bourrine et dès le départ l'affrontement entre les singes et les hommes se fait en mode "frontal". Le film réussit parfaitement son entrée en matière et si le combat se resserre ensuite, il est graphiquement assez génial tant qu'il reste confiné au repère des singes.
La suite du film est faite de bonnes idées qui ne sont malheureusement pas très bien exploitées. Le traumatisme de César par rapport à Kobba, la mystérieuse maladie qui touche certains humains, le camp retranché dans lequel on se balade comme dans un moulin laissent déjà quelques doutes.
Je sais que le film ne joue pas la carte du documentaire mais voir un enclos avec 50 singes se vider sans que cela ne déclenche aucune réaction de soldat censé être au taquet.... m'enfin, cela fait partie des grosses ficelles des films d'action. Plus gênante, cette sensation de voir un hommage aux films de guerre (Apocalypse Now... ) qui tourne au mauvais plagia avec le Kolonel et surtout une pâle copie de Dobby, l'Elfe de maison de Harry Potter. Je comprends l'envie de parfois faire redescendre la pression et je dois être un des rares défenseurs de Jar Jar Binks dans Star Wars (peut-être parce que je suis fan uniquement de la première trilogie, les autres me laissant indifférent) mais là, ça ne fonctionne pas du tout. Que ce soit pour les dialogues censés faire avancer l'histoire, pour les relations avec les autres singes ou les humains, je trouve dommage d'avoir sacrifié sur l’hôtel de "l'humour" ce personnage qui aurait pu être vraiment intéressant.
Si la fin du film ne fait aucun doute pour ceux qui connaissent l'univers de la planète des singes, elle fait quand même bâcler alors qu'il y avait 2h20 pour traiter correctement l'histoire. Ce dernier épisode de la trilogie ne transforme pas l'essai enclenché par les deux premiers... la première partie du film, assez bourrine est finalement la plus intéressante, le scénario ne parvenant pas à développer harmonieusement son intrigue dans la seconde partie.
Bref, pour un blockbuster estival, "La Planète des singes : Suprématie" est correct mais le matériau de départ était bien plus prometteur que le résultat final !
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